La faute des Pères Dt 32.7
En 1929 après un krach à Wall Street,
le jeudi noir, des milliers de faillite d’entreprises et de banques
entraine des millions de personnes au chômage, aux USA et plus tard en Europe.
Aux années Folles ont succédés la Grande dépression.
A qui la faute ? A la spéculation boursière, la volonté de s’enrichir sans
travailler.
Après la seconde guerre mondiale ce
sont les « trente glorieuses », 25 années entre 1948 et 1973 de
hausse de la croissance et du progrès économique, on pensait que le monde ne
connaitrait plus jamais ni guerre, ni crise ni chômage et que les ressources
minérales, fer, acier, et surtout pétrole étaient infinies. En 1973 après la
guerre du Kippour entre Israël et l’Égypte, l’OPEP multiplie par trois les prix
du pétrole. C’est la 1ere crise pétrolière qui met fin brutalement à la
croissance.
A qui la faute ? Aux pays
occidentaux qui ont pillé les ressources pétrolières du Moyen Orient
En 1987, après quelques années de
spéculation boursière, très exactement le 19 octobre, le « lundi
noir » la Bourse de New York perd 22% en une journée.
En 2000 c’est la « bulle internet » qui explose,
En 2008 la crise des subprimes
conduit des millions d’américains à la rue, incapables de rembourser leurs
prêts immobiliers. La Banque Lehman Brothers, créée en 1850 et quatrième banque
américaine fait faillite et met 25000 employés a la rue. La Grèce, étranglée
par les crédits est en faillite. Le taux de chômage dans ce pays passe de 7 à
26%.
A qui la faute ? Aux banques qui ont prêté à tout va.
Plus largement, tous ces événements
dramatiques sont dus au péché de l’homme, a sa volonté de s’enrichir a tout
prix sans en mesurer les conséquences. Je le sais, j’y ai participé.
Cette analyse rejoint celle de la
Bible : les hommes n’apprennent pas de leurs erreurs et c’est un cycle
sans fin.
Paul a écrit aux
corinthiens :
1 Co 10.11 Tous ces événements
leur sont arrivés pour nous servir d’exemples. Ils ont été mis par écrit pour
que nous en tirions instruction, nous qui sommes parvenus aux temps de la fin.
Malgré les avertissements de nos
anciens, l’homme a cette capacité à oublier, il a la mémoire courte.
Dans le psaume 106 le psalmiste
confesse cette amnésie en soulignant qu’elle est plus ou moins volontaire
:
6 Comme nos pères, nous avons péché,
nous avons commis le mal, nous avons
été coupables.
7 Car en Egypte, nos pères n’ont pas
compris tes miracles,
ils ont oublié tes grandes
bontés ;
ils se sont révoltés près de la mer,
près de la mer des *Roseaux.
Selon le psalmiste, nos pères ont oublié tout
ce que l’Éternel a fait pour eux dans le passé. La mer des Roseaux c’est la mer
Rouge, les égyptiens arrivent et le peuple a peur et s’en prend a Moise. Alors
celui-ci ouvre la Mer rouge (enfin c’est Dieu). Le peuple passe a pied.
Youpi !
12 Alors son peuple a cru en ses paroles
et il s’est mis à chanter ses louanges.
Mais ça n’a pas duré !
13 Mais, bien vite ils ont oublié ses actes,
ils n’ont pas eu confiance en ses projets.
La suite vous la connaissez ils en
ont pris pour 40 piges dans le désert. Arrivés au Jourdain ils se sont humiliés
mais ont recommencé 20 ans plus tard et ainsi de suite. L’histoire d’Israël
ressemble à une série de vagues. Chaque génération oublie ce que l’Éternel a
fait et recommence les mêmes erreurs dans un cycle sans fin. Chaque génération
agit comme si la génération précédente ne lui avait rien appris.
Ecoutez-moi : On fait pareil en économie,
on fait pareil dans nos vies. Jean Gabin disait dans une chanson :
« je sais, je sais » pour finir par : « quand je suis
arrivé à la fin de ma vie je sais que je ne sais rien ». Et c’est bien
là le problème, quand on a 20 ans on croit qu’on sait mieux que ses parents
mais c’est faux.
On
fait les mêmes erreurs qu’eux et souvent sans même s’en rendre compte, par mimétisme,
imitation.
Prenons un exemple biblique pour
illustrer notre propos :
Abram a menti a deux reprises pour
sauver sa vie et a permis que Sara sa femme entre dans un harem.
Leur fils Isaac a fait de même avec
sa femme Rebecca. Leur fils Jacob a menti a son père pour capter l’héritage. Il
a été trompé par Laban qui, lui a menti en lui donnant Léa au lieu de Rachel.
Celle-ci a menti a son père en emmenant les statuettes. Les fils de Joseph ont
menti a leur père en disant que Joseph était mort. Joseph a menti a ses frères
sur son identité. Bref, on dirait que le même vice, en l’occurrence le
mensonge, ricoche de génération en génération.
A qui la faute ? Quand on observe ce genre de répétition, la tentation est de
dire qu’il s’agit d’une sorte de malédiction familiale, « il est comme son
père, son père était violent, son grand père aussi , il est victime ». On
observe parfois une tendance suicidaire, ou une tendance dépressive, ou des
divorces à répétition qui se répète de
génération en génération. On va accuser la fatalité, la faute à « pas de
chance », mais la
Bible donne une autre explication :
La Bible énonce plusieurs causes à
ces cycles transgénérationnels (expliquer) :
1. La première cause je l’ai déjà évoquée, est l’oubli, plus ou moins inconscient, plus ou moins volontaire. On
fait les mêmes erreurs que nos parents. Par ex : une personne qui
s’évertue à monter une entreprise alors que son père et son grand père ont
eux-même échoué. Parce qu’il pense être plus fort qu’eux.
2. La deuxième cause écoutez
bien c’est que Dieu
peut punir les enfants à cause des fautes de leurs pères. Je recommence
car ce n’est pas facile à entendre : L’éternel punit les enfants a cause
de la faute de leurs pères. Ce n’est pas juste ! c’est choquant mais c’est
pourtant ce que la Bible dit :
Moïse annonce une punition
transgénérationnelle sur quatre
décennies : « Vos cadavres, à vous, tomberont dans le désert ; et
vos enfants paîtront quarante années dans le désert, et porteront la peine
de vos infidélités, jusqu'à̀ ce que vos cadavres soient tous tombés dans le
désert... » (Nb 14.31).
Plus tard Moise dira au peuple que
Dieu est un Dieu jaloux qui punit la faute des pères sur leurs enfants
jusqu’à la quatrième génération (de Abraham à Joseph),
(Ex 20.5 ; cf. Ex 34.7 ; Nb 14.18 ; Dt 5.9),
Voire sur dix générations : « Le bâtard
n'entrera point dans l'assemblée de l'Eternel, même sa dixième génération
n'entrera point dans l'assemblée de l'Eternel. » (Dt 23.2),
Voire à̀ perpétuité : « L’Ammonite et le
Moabite n’entreront point dans l’assemblée de l’Eternel, ...à perpétuité...
» (Dt 23.3-6)
Résumons : Dieu punit des innocents,
c’est choquant ? Pourtant nous sommes innocents du péché d’Adam
mais nous en subissons les conséquences … à perpétuité jusqu’au retour
de Jésus. Caleb et Josué étaient innocents mais ils ont
subi la punition collective.
Josias et Ezechias étaient de bons rois mais c’est sous leur règne que Dieu a envoyé les
assyriens et les Babyloniens. Josias déclare
2 R22.13 —.
Car la colère de l’Eternel est bien
grande. Elle s’est enflammée contre nous, parce que nos ancêtres n’ont pas
obéi aux paroles de ce livre et n’ont pas appliqué tout ce qui y est écrit.
Le premier constat que je
fais est donc la suivant : Nous subissons la faute de nos parents, nous en
portons les conséquences : « Ce sont
nos ancêtres qui ont péché, mais ils ont disparu, et c'est nous qui portons
la peine de leurs fautes.» (Lm 5.7)
Ce que j’ai
raconté sur les crises économiques en est une illustration. Nous subissons la
faute de nos ainés, parents, mais aussi de nos dirigeants, gouvernements et
toutes sortes d’autorités etc... Et cela est une conséquence du péché. Prenons
garde de ne pas accuser Dieu comme s’il prenait plaisir à nous punir. Dieu a puni les israélites mais
après les avoir averti a de multiples reprises. Et nous ne pouvons pas dire que
nous ne sommes pas au courant : « nous avons la Loi et les
prophètes » et rappelez vous les propos de Paul corinthiens :
Tous ces événements leur sont arrivés pour nous servir
d’exemples
La troisième cause va rééquilibrer mes propos : Les hommes héritent des
mauvais penchants de leurs pères, certes il y a une influence familliale,
oui mais au lieu de la corriger ils l’accentuent.
Jérémie dit:
« Ils ont suivi les penchants de leur
cœur et sont allés après les Baals, comme leurs pères le leur ont appris.
» (9.14)
Etienne
accusera de la même façon les chefs juifs : « Hommes au cou raide (obstinés)... ce que vos pères ont été vous
l’êtes aussi. (vous ressemblez bien à
vos ancêtres» (Ac 7.51-52).
Et Pierre,
s’adressant à des chrétiens leur rappelle qu’ils ont été libérés de cette manière futile de vivre transmises par leurs ancêtres
au prix du sang de Jésus (1 P 1.18).
Il semble
donc que le caractère héréditaire, « la manière futile ou vaine de
vivre » puisse être transmise. Nous subissons donc une double
influence :
-le mal qui
est en nous et qui nous vient de Adam et
-le péché
de nos pères dont nous pouvons hériter et dont nous devons nous libérer
sous peine de le répliquer. Parfois la conversion suffit et des personnes ont
été libérées d’influences mauvaises dès leur nouvelle naissance.
Mais parfois, même chez le chrétien mature certains
traits semblent avoir du mal à partir.
Pourquoi ?
La principale
racine, outre l’héritage en lui-même, se trouve le plus souvent dans la
non volonté de se démarquer des parents, de leur culture, de leurs
us-et-coutumes, de leurs traditions, de leur volonté. L’ancrage du
patrimoine chez un individu est quelques fois si prégnant qu’il en devient
constitutif de son identité. Il y a des personnes qui se convertissent mais
ne veulent pas renoncer à la polygamie.
Il y a ici encore une manœuvre du diable.
C’est en obéissant à ce mensonge que beaucoup de rois juifs ont choisi de
continuer eux-mêmais les mauvais comportements de leurs pères.
Les
symptômes sont visibles dans l’imitation d’attitudes, de systèmes de pensée,
des a priori (sur les hommes,
les femmes, les castes ou ethnies, sur Dieu, sur l’église), des mauvaises
habitudes (addictions, toc, péchés récurrents) à l’identique (ou quasiment)
des pères et, surtout, dans l’obstination farouche à ne pas vouloir les
quitter.
Des
chrétiens peuvent être sincèrement
dans l’erreur « parce qu’on a toujours fait comme ça » : Des
exemples ? refuser le ministère féminin, refuser d’avoir un pasteur parce
que ce ne serait pas biblique,…
Au point de
vue psychique c’est le chrétien qui n’arrive pas a se débarasser d’une forme de
colère, de violence, d’une mauvaise habitude : alcool, cigarette, etc… et
la réponse est souvent : « j’ai été élevé comme ça », comme s’il
y avait une sorte de fatalité : « que voulez vous que j’y
fasse ?, c’est pas à mon âge que je vais changer». C’est oublier que le sang de Jésus est suffisant
pour nous libérer de cette manière futile
de vivre transmises par leurs ancêtres (1 P1). A condition de le vouloir.
Le problème se situe souvent au nouveau de la volonté.
Trois
causes donc : l’oubli, les conséquences du passé, mais surtout l’obstination a
répéter les mêmes erreurs, à ne pas
couper avec l’héritage.
Que devons-nous faire?
1) La première des choses est bien
entendu de s’en rendre compte, soit tout seul soit avec l’aide d’un conjoint ou
de frères et sœurs, ou en communauté.
2) La
deuxième est de confesser ses propres péchés mais aussi ceux de ses ancêtres
: « ...ils se présentèrent pour confesser
leurs péchés et ceux de leurs ancêtres. » (Né 9.2), « Éternel, nous reconnaissons notre
méchanceté, les fautes de nos pères. Car envers toi nous avons mal agi.
» (Jr 14.20).
Ce qui nous intéresse ce matin n’est pas une
confession individuelle mais une reconnaissance communautaire. Israël a mal agi colllectivement
mais Israel s’est toujours repenti par
l’intermédiaire d’un seul ou de quelques-uns qui représentaient la communauté. Après le
retour des Juifs à Jérusalem, Esdras relève le problème des mariages mixtes.
Il confesse les péchés du peuple et, pendant qu'il prie, une grande
assemblée d'Israélites se rassemble autour de lui et s'associe à̀ sa
confession (Esd 9.6-15 ; 10.1-17). Idem pour Néhémie et Daniel qui plaide devant Dieu pour le retour de son
peuple sur la terre natale. Il s'associe entièrement à celui-ci en partageant
sa condamnation : « Nous
avons péché, nous avons commis des fautes, nous avons été
méchants et rebelles, nous nous sommes détournés de tes commande ments et de
tes ordonnances » (Da 9.5)
Dans le Psaume 106 dont j’ai lu le début tout a l’heure le psalmiste fait
une longue confession à Dieu du péché
d'Israël et finit par une demande de pardon qui est accordée au peuple :
Ps 106. 44 Pourtant, il considéra
leur détresse
quand il
entendit leurs cris suppliants.
45 Il se
souvint pour leur bien de son alliance avec eux,
et il
renonça à les affliger car son amour pour eux était très grand.
Et dans la Nouvelle
Alliance ? La confession collective
des péchés n'est pas négligée. Jacques:
« Confessez vos péchés les uns aux autres et
priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. » (5.16).
Jésus communique aussi la nécessité de la prière communautaire : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont
offensés » (Mt 6.12). L'usage de la confession collective des
péchés existait dans l'Église primitive.
La communauté chrétienne est un peuple. Le mal que nous faisons concerne
d'abord notre relation à Dieu, mais il concerne aussi notre relation avec
toute la communauté humaine, et en particulier avec la communauté chrétienne.
En tant que communauté nous devons
nous repentir afin d’être guéris collectivement.
Calvin
a introduit pendant la liturgie protestante le pardon communautaire : chaque dimanche le ministre prononce
une confession tant en son nom qu'en celui de son église pour demander pardon. Cela
se fait encore dans certaines Églises réformées.
Après l’étape de la confession et de la demande de pardon à Dieu pour
les péchés des ancêtres, il convient, comme le montrent les rois qui ont
choisi de le faire, de
rompre avec le mauvais modèle. Par la prière demandons à Dieu de couper tout lien que nous aurions
reçu en héritage, soit a titre personnel soit communautaire. L’histoire de l’Église
de St Fons a révélé tant les bienfaits que l’Éternel a produits que les péchés
commis en son sein. Nous ne voulons aujourd'hui ne garder que les bons
souvenirs et rompre avec des traditions, coutumes ou travers, briser tout
héritage qui pourrait nuire a notre croissance spirituelle du fait de non-pardons
ou de péchés non confessés.
Pardonnons, dit Paul, afin que le diable ne prenne pas avantage
sur nous (2 Co 2.11).
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