DÎMES ET OFFRANDES


Un homme peut-il voler Dieu ? Pourtant, vous me volez, et puis vous demandez : « En quoi t’avons-nous donc volé ? » Lorsque vous retenez vos offrandes et vos dîmes ! Ml 3.8
La Bible distingue les dons selon des critères d'affectation et de contrainte plus ou moins forte. L'impôt du temple était obligatoire, fixe et servait comme son nom l'indique à payer l'entretien du temple. Jésus lui-même le payait en tant que juif (Mt 17.34). 
La dîme quant à elle est une réaffectation des sacrifices de reconnaissance faits par le peuple envers l'Eternel. C'est Dieu qui a institué cet usage au moment où il a donné la Loi à son peuple: Afin de permettre aux juifs de lui rendre un culte, Dieu a mis de côté une tribu, les lévites et leur a donné la responsabilité du service de la tente de la rencontre puis du temple (Nb 18.23-26). N'ayant pas reçu de patrimoine foncier au contraire des 11 autre tribus, la tribu de Lévi ne pouvait compter que sur la générosité de leurs compatriotes. En effet, si cela était facile tant que le peuple était dans le désert, la tâche s'est complexifiée quant Israel s'est dispersé dans tout le pays de Canaan. Comment nourrir des prêtres dont le service se faisait exclusivement à Jérusalem, lieu de la présence de Dieu au sein de son Temple? Petit à petit les juifs se sont détournés de leurs obligations cultuelles pour offrir des libations à la Reine du Ciel ou à Baal, plus proches. Nos idoles modernes, addictions, consommation, loisirs, etc... sont l'équivalent de ces dieux païens qui détournent l'argent qui revient à Dieu. Il a fallu que des prophètes comme Malachie (Ml 3.8), des prêtres comme Esdras (Neh 10.36-37) ou des hommes politiques comme Ezechias (2 Ch 31.4-5) rappellent sans cesse les commandements de la Loi à l'égard des lévites. Car ne pas donner aux prêtres revient à voler Dieu puisque ceux-ci sont au service de Dieu. En détournant leur argent, les juifs ne reconnaissaient pas leur dépendance à Dieu. Avec la venue de Jésus, n'étant plus "sous la Loi", le peuple chrétien n'a plus été soumis à l'obligation légaliste de verser sa dîme (le mot vient de dixième). Mais il est maintenant soumis à l'obéissance qu'il doit au Saint Esprit. La liberté que Dieu nous donne est celle d'un serviteur (euphémisme pour dire "esclave"): Luc 17.10, Mt 25.21. Si nous ne sommes plus sous l'esclavage de la Loi (et donc du péché) nous sommes néanmoins soumis à Dieu. Il est notre maitre et nous lui devons obéissance (1 Co 6.20). Il est propriétaire de notre argent comme de notre vie qu'Il peut nous retirer à sa guise (Luc 12.20). Nous ne sommes donc pas maitres de faire ce qu'il nous plait en matière de finances mais "contraints" à donner car il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir (Ac 20.35). Mais comment et à qui donner? 
La Loi de Dieu s'exerce a travers l'enseignement des évangiles et des épitres. Quel usage de nos biens est il exigé de nous?
La Bible distingue l'impot pour l'entretien, la dîme pour le service du culte et les offrandes pour les pauvres (Dt 15, Luc 19.8). Les deux premiers obéissent à une logique mathématique: quels sont les besoins définis par l'église locale pour l'entretien de ses bâtiments et de son pasteur? En fonction de cela un budget est voté en AG et chaque membre est appelé à donner une partie de ses revenus afin de couvrir ce budget. Le montant de 10% obéit à une règle simple: Dieu considère qu'une famille peut vivre avec 90% de ses revenus, les 10% restants pouvant être pris sur les loisirs ou autre. En versant sa dîme en début de mois, le chrétien se démarque de ses contemporains par un témoignage fort: Dieu pourvoira aux besoins si nécessaires en fin de mois. De nombreux témoignages vont en ce sens. 
Les offrandes quant à elle correspondent à la part du pauvre et ne doivent pas se substituer à la dîme mais se rajouter à celle-ci. Dieu dans ses ordonnances au peuple exige une générosité qui ne peut se substituer aux obligations dont nous venons de parler plus haut. Ce que Dieu demande au peuple juif obéit à un principe d'égalité, les plus riches redonnant une part de leurs richesses aux plus pauvres, selon une logique de proximité: d'abord les frères et soeurs etc... au près puis au loin.
Au final, que demande la Parole? Que nous soyons équilibrés dans nos façons de donner, en gardant à l'esprit que la Mission est notre principal objectif (Mt 28.20). Jésus a certes nourri les foules mais il a surtout été ému de compassion à la vue des brebis sans berger. Soyons libres de la façon dont nous affectons nos offrandes à condition d'être obéissants à ce que demande le Seigneur. Voici quatre principes sur les offrandes que nous pouvons tirer de la Parole (issu lu livre de Marie-Christine Collas, « Dîmes et offrandes, pourquoi donner ? »,  Marne la vallée, Éditions Farel, 2006)
  • Priorité à l’église locale: on privilégiera celle-ci donc les besoins des membres
  • Liberté dans le choix de nos offrandes: combien et à qui ? Équilibre entre les associations au près/au loin, les missionnaires au près/au loin
  • Solidarité/égalité avec les pauvres dans et hors église, avec les autres chrétiens, en tenant compte des ressources de chacun. Voir 2 Co 8 :" En effet, il ne s'agit pas de vous exposer à la détresse pour en soulager d'autres, mais de suivre un principe d’égalité"
  • Responsabilité personnelle et collective du chrétien qui sera soumis au Jugement.


Au final, méditions cette parole laissée aux chrétiens lors du Manifeste de Lausanne (1980):
Ceux d'entre nous qui vivons dans l'abondance acceptons comme un devoir de vivre plus simplement pour contribuer plus généreusement à l'évangélisation et à l'aide aux déshérités. 





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